MARIAGE LGBT

Introduction
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Les rabbins libéraux d'Angleterre proposent déjà des mariages homosexuels entre deux juifs depuis une dizaine d'années et sont fiers d'avoir fait partie de la coalition qui a fait campagne pour l'égalité du mariage. Le résultat est que les rabbins libéraux peuvent maintenant célébrer sous le dais nuptial de la même façon, que ce soit pour un couple du même sexe que pour un couple hétérosexuel. Ces mariages se produisent maintenant dans des synagogues depuis 2014, suite à un changement de la loi. Les membres de la communauté transsexuelle ont également célébré leurs mariages dans les synagogues libéraux. En 2005, le Judaïsme Libéral en Angleterre est devenu le premier mouvement religieux au Royaume-Uni à publier une liturgie officielle pour les cérémonies d'engagement de même sexe. Il a toujours été le but à long terme de faire tout ce qui est possible pour que les mariages soit égal pour toutes personnes et de toute identité sexuelle, où ce soit légal.

Les cérémonies religieuses existent dans la vie juive pour que les couples hétérosexuels expriment leur amour, leur engagement et leurs valeurs. Je pense que les couples homosexuels doivent avoir la même possibilité pour un mariage religieux qui s'exprime dans la tradition juive, que les deux soient juifs ou si seulement un des partenaires soit juif.

En France, la situation est différente.




Le mariage pour des couples du même sexe en France
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Le Beit Haverim (Maison de amis en hébreu) a été fondé en 1977, est le groupe juif gai et lesbienne plus connu en France. Il s'agit d'une des plus anciennes associations homosexuelles en France. L'association a comme but l'affirmation de la "double identité - juive et homosexuelle, tout en restant ouverts aux autres. Outre le soutien proposée aux juifs homosexuels, l'association défend la cause homosexuelle auprès des institutions de la communauté juive en France et à l'étranger. Depuis quelques années, association est devenue le groupe LGBT juif de France. Autrement dit, le Beit Haverim a également pour objet de lutter contre les discriminations et notamment toutes les expressions d'homophobie et d'antisémitisme. L'association propose des activités diverses sur Paris, Lyon, Montpellier, et Marseille - des cours d'hébreu moderne, des ateliers en judaïsme, en économie, en cuisine. Elle tient également un forum d'homoparentalité.

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Le mariage homosexuel est le terme qui désigne couramment le mariage entre personnes de même sexe, autorisé par certaines législations, par opposition à celles qui considèrent que le mariage ne peut être contracté que par un homme et une femme. Cette reconnaissance peut entraîner, selon les législations, le droit à une forme de parentalité et à l'adoption. Au 2 décembre 2016, vingt-deux États disposent d'une législation rendant accessible le mariage aux couples de même sexe, dont deux États sur une partie de leur territoire seulement. La légalisation du mariage homosexuel concerne le mariage civil le mariage religieux restant exclusivement hétérosexuel à de rares exceptions près. Les pays ayant accordé un statut légal au mariage homosexuel ont pour la quasi-totalité d'entre eux également légalisé l'adoption par les couples homosexuels. La situation à l'échelle européenne est disparate. Au niveau de l'Union européenne (Vingt-huit membres): Onze pays reconnaissent le mariage homosexuel : les Pays-Bas (depuis 2001), la Belgique (2003), l'Espagne (2005), la Suede (2009, avec une disposition obligeant l'Eglise à trouver un pasteur pour célébrer les mariages religieux), le Portugal (2010), le Danemark (2012), la France (2013), l'Angleterre (2014), la Finlande (2014, applicable en mars 2017), le Luxembourg (2015) et l'Irlande (2015). En décembre 1999, la France a mis en place le pacte civil de solidarité (PACS), ouvert aux couples homosexuels comme hétérosexuels mais qui ne permet ni l'adoption par un couple, ni un droit de séjour pour le conjoint étranger, ni une pension de réversion au conjoint survivant. Le 28 janvier 2011, le Conseil constitutionnel considère à la suite d'une question prioritaire de constitutionnalité que l'interdiction du mariage aux couples de même sexe n'est pas inconstitutionnelle et qu'il revient au législateur de l'autoriser ou pas. Le 7 novembre 2012, conformément à la promesse de campagne de Francois Hollande, la garde ses sceaux Christiane Taubira présente en Conseil des ministres e projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. Malgré des manifestations hostiles au projet, le texte est finalement adopté puis promulgué le 17 mai 2013, rendant ainsi le mariage entre personnes du même sexe légal en France. L'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe, également appelée « mariage pour tous », est effectuée en France par la loi No. 2013-404 du 17 mai 2013. Le projet de loi a été déposé au Parlement le 7 novembre 2012, définitivement adopté le 23 avril 2013 puis validé par le Conseil constitutionnel et promulgué le 17 mai 2013. Le premier mariage homosexuel a été célébré le 29 mai 2013 à Montpellier. La loi a fait l'objet de débats importants et a connu une opposition plus forte en France que dans d'autres pays européens. Depuis 1999, les couples homosexuels ou hétérosexuels ont également la possibilité de signer un pacte civil de solidarité (PACS) ou de s'établir en concubinage. Cependant, l'un et l'autre n'offrent pas les mêmes garanties juridiques que le mariage civil. En 2014, sur 241 292 mariages célébrés en France, 10 522 l'ont été entre personnes de même sexe, soit 4,4 %, dont 46 % de femmes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_homosexuel_en_France




Le mariage pour des couples du même sexe dans d'autres pays francophone en Europe.
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Pour la Suisse, Le 4 décembre 2013, le parti des Vert'libéraux annonce le dépôt futur d'un projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels sous forme de contre-projet à une initiative populaire fédérale du Parti démocrare-chretien voulant inscrire le mariage hétérosexuel dans la Constitution tout en souhaitant le traitement égalitaire des couples mariés et pacsés au niveau des impôts. Le 10 décembre 2014, le Conseil national examine l'initiative du PDC. Les Verts proposent d'amender la phrase voulant inscrire le mariage hétérosexuel dans la Constitution par « Aucune forme d'union ne peut être pénalisée par rapport à une autre. » Les Vert'libéraux proposent quant à eux la formulation suivante : « Le mariage et les autres formes d'union régies par la loi ne peuvent pas être pénalisés par rapport à d'autres modes de vie .» Le débat oppose principalement les députés de l'UDC (droite nationale-conservatrice), du PDC et du PBD (conservateurs) rejetant toute homophobie de leur part, aux députés libéraux-radicaux, socialistes, verts, et Vert'libérauxl, certains d'entre eux qualifiant le PDC de parti « rétrograde » tout en plaidant pour plus d'ouverture, pour une société tolérante et ne voulant pas restreindre la définition constitutionnelle du mariage aux seuls hétérosexuels. Après avoir rejeté les deux propositions alternatives des Verts et des Vert'libéraux, le Conseil national approuve le contre-projet élaboré par la Commissions de l'économie et des redevances (CER-N) qui garde l'esprit du texte concernant la fiscalité mais qui ne fait plus référence à la définition du mariage uniquement possible entre un homme et une femme par 102 voix contre 86, recommandant ainsi au peuple de rejeter l'initiative et d'approuver le contre-projet. Le Conseil de Etats approuve le contre-projet voté par le Conseil national le 4 mars 2015 par 24 voix contre 19 en rejetant de facto l'initiative. Les discussions dans l'hémicycle porte également sur la définition du mariage hétérosexuel pouvant entraîner une discrimination envers les homosexuels bien que l'idée de fond concernant la fiscalité fait consensus. En outre, le 20 février 2015, la Commission des affaires juridiques du Conseil national (CAJ-N) donne suite à l'initiative « Mariage civil pour tous » des Vert'libéraux et déposée le 4 décembre 2013, qui vise à ouvrir les différentes formes d'union régies par la loi à tous les couples, quels que soient le sexe ou l'orientation sexuelle des partenaires, par 12 voix contre 9 et 1 abstention. L'initiative parlementaire doit être examinée désormais par la Commission des affaires juridiques du Conseil des États (CAJ-E). En mars 2015, le Conseil fédéral rend un rapport gouvernemental à propos du mariage et des nouveaux droits pour les familles. Il ouvre la possibilité d'introduire un partenariat enregistré pour les couples hétérosexuels sur le modèle du PACS français mais également le mariage civil pour les couples homosexuels. La Presidente de la Conféderation Simonetta Sommaruga, également responsable du DFJP, prend position le 25 avril 2015 devant le Congrès du PS en espérant que les couples homosexuels puissent bientôt se marier. Du point de vue légal en Suisse en 2014, il existe une inégalité d'accès à l'enfant entre les couples homoparentaux et les conjoints hétéroparentaux. Les couples homosexuels avec enfants se trouvent placés dans des situations de déséquilibre qui risquent de les fragiliser.

En Belgique le mariage entre conjoints de même sexe est autorisé depuis le 1er juin 2003 (entrée en vigueur de la loi du 13 février 2003, publiée au Moniteur belge le 28 février 2003. En outre, depuis le 1er janvier 2015, l'épouse d'une femme qui donne naissance à un enfant bénéficie d'une « présomption de maternité » et est considérée dès la naissance comme la seconde mère de l'enfant
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En Luxembourg, le gouvernement issu des élections législatives du 7 juin 2009 avait inscrit à son programme l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, une volonté confirmée le 29 juillet suivant par le Premier ministre Jean-Claude Juncker lors de sa déclaration gouvernementale devant la Chambre des deputés. Le 9 juillet 2010, le gouvernement annonce officiellement l'adoption du projet de loi visant à ouvrir le mariage et l'adoption simple aux couples de même sexe. Ce projet de loi est déposé à la Chambre des députés le 10 août suivant et devait être débattu avant la fin de l'année 2010, mais la procédure n'est pas menée à son terme. Le 8 janvier 2014 , le nouveau gouvernement, dirigé par Xavier Bettel, annonce que le texte sera soumis à la Chambre des députés dans les six mois. Le 18 juin 2014, la loi autorisant le mariage entre deux personnes de même sexe, ainsi que l'adoption pour ces couples mariés, est adoptée à 56 voix contre 4. Elle entre en vigueur le 1er janvier 2015, jour où est célébré le premier mariage entre deux hommes à Differdange. Le premier ministre Xavier Bettel assume son homosexualité et se marie avec Gauthier Destenay le 15 mai 2015.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage_homosexuel#Europe






Discours du judaïsme orthodoxe en France sur les mariages pour des couples du même sexe.
Premier Partie
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Discours du judaïsme orthodoxe en France
(Premier Partie)
Se revendiquant comme gardiens d’une tradition ancestrale, les orthodoxes refusent de remettre en question des principes et des positions entérinées par des siècles de pratique où l’homosexualité ne pouvait prétendre à aucune reconnaissance, ne serait-ce que compassionnelle. Cependant, deux regards différents, voire contradictoires, sont posés aujourd’hui sur les questions relatives à l’homosexualité et à l’homoparentalité. Certains rabbins intègrent la psychologie, la génétique, la morale et la philosophie dans le réexamen de ces questions, et sont prêts à aller aussi loin qu’ils l’estiment faisable dans un cadre orthodoxe, tandis que d’autres le refusent. Ces deux points de vue sont parfois exprimés par une même personne. Les attitudes rabbiniques au sujet des homosexuels illustrent plus largement les enjeux conflictuels liés à la confrontation entre modernité et tradition. Le rabbin orthodoxe Michel Guggenheim fait partie de ceux qui refusent de réexaminer la question de l’homosexualité. Pour lui, elle est l’une des pires abominations au motif que « La personne qui commet le péché de l’homosexualité masculine ne le fait que pour irriter Dieu » (Guggenheim, 1999, 2-7) : il attribue l’attirance pour le même sexe à l’envie maligne de transgresser la loi divine et seuls ceux qui luttent contre leur penchant méritent qu’on adopte à leur égard une attitude de soutien et d’accompagnement ; la faute la plus grave incombe aux homosexuels qui « sont heureux et fiers de l’être ». Sans prêter aux homosexuels cette intention de pécher, Claude Lemmel, enseignant de Talmud et d’exégèse biblique, conseiller pédagogique et familial, s’exprime sur ce sujet, dans la même tonalité (Lemmel, 2004) : l’homosexuel juif transgresse la Halakhah et ne peut en ressentir que souffrance et culpabilité. Les rabbins orthodoxes interrogés, invoquent le Lévitique pour rappeler la condamnation absolue de l’homosexualité (masculine) : malgré des possibilités d’interprétations différentes, la signification des textes paraît univoque et la condamnation qui en découle sans appel ; le fait que les textes ne parlent pas de personnes homosexuelles mais de pratiques sexuelles en cours chez les idolâtres n’est pas relevé. Ils ignorent la réflexion anthropologique contemporaine, notamment le fait que l’homosexualité, comprise dans le sens d’« orientation sexuelle » n’existait pas en tant que telle, que les homosexuels n’existaient pas en tant que catégorie de personne (Boyarin, 1997, 145-172). Selon Mary Douglas, les abominations du Lévitique – interdits sexuels et interdits alimentaires –, peuvent s’interpréter comme une précision sur le sens de la sainteté dont les hommes devraient se rapprocher. Cette sainteté, unité, intégrité, perfection de l’individu et de ses semblables, consiste à séparer. L’idée de la sainteté, écrit-elle, c’est l’ordre, et non la confusion : « Être saint, c’est distinguer soigneusement les différentes catégories de la création, c’est élaborer des définitions justes, c’est être capable de discrimination et d’ordre. C’est ainsi que toutes les règles relatives à la morale sexuelle sont des exemples de sainteté » (Douglas, 1992, 73). Daniel Boyarin montre que l’abomination concerne la confusion des catégories : l’homosexualité masculine, parce qu’elle brouille la frontière entre masculin et féminin, serait une abomination. L’homosexualité féminine, du fait de l’absence de pénétration, ne brouille pas le dimorphisme des genres et ne constitue donc pas une confusion de catégories. Une telle perspective ouvre toute une série de questions à propos de l’objet réel de la condamnation : la confusion des genres. Cela mériterait des développements exégétiques que les rabbins orthodoxes n’estiment pas nécessaires. Les rabbins consistoriaux expriment ce point de vue et en intègrent un autre dans leurs discours prenant en compte les représentations actuelles issues des discours médiatiques et scientifiques sur l’homosexualité. « C’est à lui de trouver sa réponse, par l’étude... Moi, je ne voulais pas être l’accusateur en disant ce n’est pas bien. [...] D’une certaine manière, j’aimerais que l’autre qui me pose la question accède à cette manière de vivre [la norme juive] mais d’un autre côté, je ne vais pas condamner en disant il faut arrêter [...] Je peux suggérer que la personne fasse un travail analytique. Mais je ne veux pas dire du premier coup il faut aller voir un psy parce que je ne veux pas renvoyer la personne à une sorte de maladie. Je voudrais qu’elle réfléchisse par elle-même. » (Entretien avec le rabbin Philippe Haddad). Il semble clair que les rabbins consistoriaux refusent de prendre en charge la résolution de ces contradictions. L’homosexuel est renvoyé à lui-même et aux experts de l’âme que sont les « psy » : « Beaucoup de gens, en particulier, dans mon univers rabbinique, imaginent qu’on peut résister à l’homosexualité [...] et que si on a de la volonté on peut rééduquer, etc. Sauf qu’ils n’y connaissent rien. [...] Je considère que les jugements appartiennent à Dieu et il ne m’appartient pas de m’approprier les jugements divins pour inventer une conduite à l’égard des homosexuels... C’est des affaires de psychothérapie, des affaires de psychologues, mais ce n’est pas des affaires de rabbins » (Grand rabbin Gilles Bernheim).

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Discours du judaïsme orthodoxe en France sur les mariages des couple du même sexe
Deuxième Partie
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Discours du judaïsme orthodoxe en France (Deuxième Partie)
Il semble clair que les rabbins consistoriaux refusent de prendre en charge la résolution de ces contradictions. L’homosexuel est renvoyé à lui-même et aux experts de l’âme que sont les « psy » : « Beaucoup de gens, en particulier, dans mon univers rabbinique, imaginent qu’on peut résister à l’homosexualité [...] et que si on a de la volonté on peut rééduquer, etc. Sauf qu’ils n’y connaissent rien. [...] Je considère que les jugements appartiennent à Dieu et il ne m’appartient pas de m’approprier les jugements divins pour inventer une conduite à l’égard des homosexuels... C’est des affaires de psychothérapie, des affaires de psychologues, mais ce n’est pas des affaires de rabbins » (Grand rabbin Gilles Bernheim). Lors d’un débat intitulé « regards croisés sur l’homosexualité », en novembre 2003 au centre communautaire juif de Paris, le rabbin consistorial Michaël Azoulay, exposa très clairement la perplexité dans laquelle peut se trouver un décisionnaire religieux confronté à une personne homosexuelle. Si un individu ne peut s’empêcher d’être ce qu’il est, il ne peut être condamné pour une transgression pour laquelle il n’a pas de libre arbitre. Si la science, dit Michaël Azoulay, pouvait prouver incontestablement que l’homosexualité est inscrite dans l’individu, par exemple dans ses gênes, il n’y aurait pas lieu de la condamner. La loi juive, selon la vision du judaïsme orthodoxe, réfute l’idée que l’homosexualité est un mode de vie qui puisse être légitimée par la reconnaissance d’une union entre deux personnes de même sexe (seul le mariage entre un homme et une femme donne à l’être humain sa complétude, et le moyen de s’accomplir pleinement). Le judaïsme orthodoxe encourage les efforts pour changer ou, au moins, pour s’abstenir. L’idée d’un déterminisme absolu de l’homosexualité semble exclue de cette perspective orthodoxe, tout en étant une possibilité présente à l’esprit des rabbins. D’autre part, Michaël Azoulay, souligne que les textes n’interdisent que la pénétration anale d’un homme par un autre homme, ce qui peut laisser place à une interprétation selon laquelle les autres pratiques sexuelles ne seraient pas condamnables. Ces rabbins orthodoxes semblent donc pris dans un réseau de contradictions, condamnant une pratique sans vouloir la juger, convaincus de l’inéluctabilité de l’homosexualité mais enjoignant, malgré tout, les fidèles concernés d’essayer de changer à l’aide d’une psychothérapie, tout en ne qualifiant pas l’homosexualité de maladie. Partagés entre la condamnation explicite, l’état des connaissances en matière de psychologie, la responsabilité morale de chaque individu, et le devoir de ne pas exclure un juif de sa communauté, les rabbins consistoriaux interrogés conseillent à ceux qui demandent leur aide, de rester au sein de la communauté, d’étudier avec l’espoir que l’étude les conduira à une démarche en psychothérapie. La contradiction se résout en se reportant sur l’intimité, la construction identitaire de la personne : c’est elle, en définitive, comme le dit Alain Erhenberg (2000), qui est responsable d’elle-même et garde l’initiative de son propre devenir. Une telle privatisation de l’homosexualité exclut aussi bien la déclaration publique que la reconnaissance d’une union homosexuelle. Ces contradictions embarrassantes dans lesquelles sont pris les rabbins semblent refléter en miroir, celles ressenties par les juifs homosexuels attachés à leur double appartenance. Dans un ouvrage récent, le grand rabbin Gilles Bernheim exprime sa position par rapport au pacs : concernant les couples homosexuels, il estime que, sur le plan de la représentation symbolique, cette loi représente un bouleversement du même ordre que les manipulations génétiques (Bernheim, 2003, 116-117). De manière surprenante, l’union homosexuelle se trouve condamnée non pas au nom des Écritures, mais au nom de l’ordre naturel et de considérations anthropologiques : « L’union homosexuelle, qui enferme dans un rapport au même, exclusif de la radicale altérité [...] peut-elle être envisagée au même titre que l’union hétérosexuelle, sans que cette décision touche, voire attente à l’ordre naturel, vital ? [...] La légalisation d’une union homosexuelle fraude le sens de la vie, sa direction comme son enjeu. » Comme d’autres représentants religieux, c’est la psychologie plutôt que les textes sacrés qui guident la réflexion. Par exemple, lors de son audition au Sénat, le grand rabbin Senior, membre du cabinet du grand rabbin Sitruk déclarait :« Je me pose la question de cette société qui, demain, va être façonnée dans son profil par des lois qui vont faire apparaître des couples où il y a un homme et un autre homme. Comment vont-ils gérer l’éducation d’un enfant ? Finalement, n’occulte-t-on pas aussi cette dimension “psychologie de l’être humain” quand on sera confronté à ces nouveaux modèles de la famille ? [...] L’individu ne se réalise que dans la réunion de ces deux personnes différentes, l’homme et la femme. C’est cette réunion de la différence qui va permettre la permanence de ce couple, pas seulement dans cette reproduction sexuée de l’être qui fait nécessairement appel à un homme et une femme, mais aussi dans tout ce que cela propose au plan psychologique et affectif, nécessaire pour le développement des enfants qui vont former cette famille, qui vont fonder cette société. » La déclaration de la Conférence des évêques tout comme celle du grand rabbin Senior auditionné au Sénat, s’abstient de toute référence religieuse et appuie son opposition sur les sciences de la société. « Les évêques, écrit Éric Fassin (1999, p. 100), retrouvent donc la contrainte laïque, pour légitimer leur refus, ils doivent à leur tour prendre appui sur une autre transcendance, non religieuse. La cause est la même : l’Église s’interdit, tout comme le monde politique, l’homophobie. » On pourrait appliquer ce constat aux représentants du judaïsme consistorial.

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Discours du judaïsme massorti en France sur le mariage pour des couples du même sexe
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Discours du judaïsme massorti en France
L’assemblée rabbinique du mouvement massorti, décisionnaire au niveau mondial, décide en 1992 d’interdire l’ordination des rabbins ouvertement homosexuels et la célébration de bénédictions pour les unions de même sexe, tout en demandant aux communautés d’accueillir avec bienveillance les membres homosexuels et leurs familles. En 2003, le nouveau président de l’assemblée, le rabbin Reuven Hammer, demande à l’assemblée de réétudier cette question. La position originale du mouvement massorti sur la sexualité s’appuie sur deux points particuliers : d’une part, comme dans d’autres mouvements, qui n’a pas le choix de sa sexualité ne peut être tenu pour responsable et la plus grande indulgence est, alors, de rigueur. Toutefois, sa situation ne doit pas priver le fidèle de sa dignité ni l’écarter de ses devoirs et droits religieux ; qu’il s’agisse de couples non mariés ou de couples homosexuels, les devoirs et droits religieux prescrits aux couples mariés sont pertinents même en situation de transgression (Dorff, 2000) : sont prescrits aux couples homosexuels la fidélité, l’honnêteté, le respect mutuels, etc. D’autre part, le mouvement massorti distingue ceux qui ont une fonction d’exemple comme le rabbin ou l’éducateur religieux : les homosexuels sont écartés des fonctions d’enseignement. Invité par le Beit Haverim à une soirée-débat, Rivon Krygier explique, en 2001, qu’un homosexuel éducateur peut être un modèle pour des jeunes qui, se tournant vers l’homosexualité, pourraient ne plus transmettre l’identité et l’appartenance juives. Rivon Krygier a manifesté sa perplexité devant la volonté de nombreux gays et lesbiennes juifs, non seulement d’avoir des enfants mais aussi de les élever dans le judaïsme. Il s’est exprimé dans un communiqué publié à la suite de celui des libéraux dans Actualité Juive en septembre 1999. Il est le seul rabbin, avec Pauline Bebe, à ne pas s’être opposé au pacs car il distingue clairement l’union civile de l’union religieuse. « Concernant l’union homosexuelle, nous estimons que les choix de vie en la matière, pour autant qu’ils ne sont pas érigés en modèle, sont affaire privée et ne doivent donner lieu à aucune forme de ségrégation. Comme tels, les homosexuels ont droit au respect de tous et doivent pouvoir être accueillis dans les communautés religieuses correspondant à leurs convictions. Pour autant nous sommes fermement opposés à la célébration de mariages religieux entre homosexuels, considérant que ce serait une normalisation et une légitimation de mœurs contraires à la morale que la tradition juive a toujours professée pour l’écrasante majorité de ses fidèles. » La contradiction que les rabbins orthodoxes s’efforcent de reporter sur la personne est ici assumée par une disjonction/distinction entre une vie civile et une vie religieuse. La fracture passe, dès lors, entre une socialisation de type laïque et la socialisation religieuse. Confondre union civile et union religieuse, c’est, d’une certaine manière, considérer que les institutions religieuses peuvent encore ordonner le social, comme si la séparation de l’Église et de l’État n’était que virtuelle. Les représentants religieux, comme le grand rabbin Senior ou le grand rabbin Bernheim, donnent leur position sur le pacs en se déplaçant du terrain religieux au terrain civil. En dehors du vote des citoyens et du débat démocratique, les seules doctrines qui semblent avoir acquis leurs lettres de « crédibilité » sont, aujourd’hui, l’anthropologie et la psychanalyse. C’est la raison pour laquelle les rabbins consistoriaux cités n’étayent pas leurs arguments sur les textes bibliques, car l’époque est passée où ces textes servaient de référence pour organiser la société. Seul le mouvement massorti, parce qu’il ne confond pas société civile et communauté religieuse, union civile et union religieuse, peut s’appuyer sur la morale juive pour fonder sa position.

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Discours du judaïsme lib
éral en France sur les mariages des couples du même sexe
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Discours du judaïsme lib
éral en France
La Conférence centrale des rabbins américains (CCAR), a émis une résolution en mars 2000 permettant aux rabbins libéraux de célébrer des rituels d’union pour les couples de même sexe. Tenant compte de la diversité des opinions, la CCAR soutient les rabbins qui célèbrent ces unions autant que les rabbins qui préfèrent s’en abstenir. En 1990, la CCAR avait indiqué que tous les juifs étaient religieusement égaux quelle que soit leur orientation sexuelle et que cette dernière ne pouvait être une contre-indication à l’ordination. L’homosexualité n’est donc plus considérée comme une abomination dans le judaïsme libéral qui réinterprète le texte du Lévitique : ce qui est une abomination, c’est le viol, la prostitution homosexuelle et les rituels homosexuels idolâtres. Le mouvement libéral français diffère du mouvement libéral mondial, tant par sa position concernant la transmission du judaïsme que par sa réticence vis-à-vis des unions homosexuelles, civiles ou religieuses : l’accueil des homosexuels est, en France, un sujet embarrassant, même pour une communauté juive libérale. Si le rabbin Gabriel Fahri du MJLF a pu se permettre dans un billet sur les ondes de Radio J en mars 2001 de contester, avec humour, la condamnation orthodoxe de l’homosexualité, il explique, dans un entretien, qu’il lui serait difficile de tenir le même propos dans un sermon devant sa communauté à la synagogue. Lorsque son père et lui ont voulu débattre devant la commission religieuse de l’opportunité de célébrer des bénédictions d’unions comme cela se pratique en Angleterre ou aux États-Unis, « ça a été une levée de boucliers. L’un a menacé de démissionner de son poste, l’autre de faire des démentis et des communiqués de presse, l’autre... Je n’ai même pas eu le temps de développer mon argumentaire, que c’était niet, d’office. » (Entretien Gabriel Fahri). Le degré d’ouverture ne dépend pas seulement du rabbin mais de la population qui fréquente une communauté. À cet égard, le judaïsme libéral diffère peu des autres courants du judaïsme français : les rabbins cherchent l’adéquation avec les mentalités de la communauté – l’Est parisien s’avère plus ouvert que l’Ouest : des couples ouvertement homosexuels fréquentent la communauté libérale de l’Est alors qu’ils ne seraient pas bien vus à l’Ouest « À Beaugrenelle, dans l’Ouest parisien [...] la question deviendra un petit peu plus épineuse. C’est-à-dire que si je consacrais ici, à Beaugrenelle, un sermon dans le ton de mon billet de la radio, [...] ce serait très dérangeant et je sais que j’aurais des réactions le lendemain... ». En dépit des directives du judaïsme libéral mondial, la position du judaïsme libéral français quant à l’homosexualité reste très frileuse. De plus, cette position confond union civile et union religieuse. En effet, dans un communiqué de presse publié dans Actualité Juive en septembre 1999, les rabbins libéraux francophones, à l’exception de Pauline Bebe, écrivent à propos du pacs, en mettant d’ailleurs sur le même plan mariages mixtes, unions civiles de couples de même sexe et bénédictions de ces unions : « Nous n’acceptons pas de bénir des mariages mixtes, comme nous ne saurions reconnaître sous quelque forme que ce soit un mariage, union ou bénédiction religieuse de couples mixtes. Plus encore, nous condamnons ces pratiques et considérons qu’un rabbin qui les accepterait se mettrait en marge du corps rabbinique libéral dans lequel il ou elle n’aurait plus sa place. Nous considérons que notre responsabilité de rabbins libéraux consiste à ne pas céder à une forme quelconque de démagogie ou de séduction en reniant les principes. Nous réaffirmons également nous opposer fermement aux mariages entre homosexuels considérant que toute législation de cet ordre représenterait un entérinement et une légitimation de mœurs contraires à la morale que la tradition juive a toujours professée ». Les signataires du communiqué s’écartent donc des principes du mouvement libéral mondial. L’existence même d’un judaïsme officiel entraîne une quête de légitimité des autres courants. Le courant libéral, s’il ne veut pas être accusé de trop céder à la modernité par l’abandon de la Loi, se doit de donner quelques gages de fidélité à la tradition : d’où les prises de position publiques au sujet du pacs et les engagements de ne jamais célébrer d’unions homosexuelles.

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A propos de la transmission de l'identité juive
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A propos de la transmission de l'identité juive
La question de l’homosexualité est doublée par celle de l’homoparentalité : l’adulte homosexuel porte son identité juive, mais l’enfant élevé dans une famille homoparentale est-il ou peut-il devenir juif ? Dans le judaïsme, la valeur essentielle à transmettre est la transmission elle-même. Si à la question « Qui est juif ? » la réponse de la loi juive est « celui né de mère juive », le talmudiste Adin Steinsaltz, cité par Sophie Nizard (2004), répond, en inversant la définition, et sous forme de boutade « celui dont les enfants sont juifs ». Transmettre le judaïsme, qu’il s’agisse de la pratique, du sens de l’appartenance à un peuple, ou de la solidarité avec Israël, serait, essentiellement, donner à l’enfant l’envie de le transmettre à ses propres enfants. En ce sens, les parents juifs homosexuels ne diffèrent pas d’autres parents juifs pour lesquels l’essentiel demeure la transmission de l’appartenance. Un homme interviewé (membre du Beit Haverim) dit : « Clairement je souhaite que mes enfants soient élevés dans le judaïsme [...] D’abord, la notion d’appartenance, au-delà des préceptes religieux, la notion d’appartenance, de filiation mais au sens peuple [...] Le peuple juif est un tout petit peuple. On est treize millions de personnes sur une humanité qui en compte six milliards, c’est infime. [...] J’aimerais transmettre cette filiation à mes enfants. » Cependant, le souhait de transmission ne rencontre pas toujours les exigences religieuses du judaïsme. Pour le judaïsme consistorial, suivant en cela la pratique traditionnelle et le courant orthodoxe, un enfant est juif si sa mère de naissance est juive, y compris si elle a eu recours à une insémination artificielle de donneur inconnu : un enfant adopté ou né d’une mère non juive devra se convertir. Les parents devront montrer qu’ils offrent un cadre de vie compatible avec les valeurs du judaïsme orthodoxe : si les parents n’apportent pas la preuve qu’ils sont pratiquants, la conversion au judaïsme de leur enfant ne sera pas accordée. Pour les libéraux, un enfant est juif si un de ses parents (père ou mère) est juif et s’il reçoit une éducation juive. Un enfant adopté sera juif s’il reçoit une éducation juive. La position du mouvement libéral français par rapport à la transmission de la judéité est différente de celle du mouvement libéral mondial : un enfant né de mère non juive mais élevé selon les préceptes du judaïsme sera converti sans difficulté particulière, mais tout de même converti, avec passage au mikvé (bain rituel) et confirmation par l’enfant qu’il souhaite rester juif, au moment de sa bar-mitsvah. Alors que le mouvement libéral mondial considère comme juif, sans nécessité de conversion, un enfant élevé dans le judaïsme et dont l’un des parents est juif.En ce qui concerne la transmission de la judéité, le mouvement massorti se démarque du mouvement libéral (mondial) pour lequel le judaïsme est transmis culturellement et non biologiquement. Il se refuse à confondre judéité, appartenance ethnique, et judaïsme, adhésion culturelle, en les réduisant l’un à l’autre ; pour lui, le choix du mode culturel, c’est-à-dire de l’éducation juive, comme critère d’appartenance, reviendrait à réduire le judaïsme à une confession, en faisant abstraction de l’appartenance à un peuple. Le mouvement massorti maintient donc l’exigence de matrilinéarité pour entrer dans la judéité.

https://assr.revues.org/4422?lang=fr#tocto2n6

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